Le moulin du château de Montjean, tel que nous pouvons en découvrir les vestiges à l'est du bourg, doit sa localisation en limite de paroisse à l'existence d'une motte féodale construite dans un vallon humide. L'intérêt stratégique du site n'apparaît avec évidence qu'après la mise en eau (XIè-XIIè siècles ?) d'un vaste étang et sa réserve de poissons, l'édification d'un moulin utilisant la force hydraulique, la proximité du chemin de Courbeveille - La Gravelle, autres possessions des Laval, expliquent largement l'intérêt des seigneurs de Laval pour le lieu.

Le premier édifice en pierre qui succède à l'antique motte féodale est endommagé une première fois par un incendie dans la deuxième moitié du XIVè siècle (Abbé Angot). Restauré, il est à nouveau ruiné par les troupes anglaises d'Arundel vers 1433. Lorsqu'André de Laval, maréchal de Lohéac, se porte acquéreur de la terre de Montjean en 1448, celle-ci est "fort détruite et dévastée et en grande partie tournée en ruines et non valeur, et le chastel démoli et mis par terre par le fait de guerre, les étangs rompus et dépeuplés, les maisons des domaines et métairies en ruine".

Le second édifice sera l'oeuvre du Maréchal de Lohéac qui engloutit une fortune de 1466 à 1473 pour l'édification de la forteresse. Guillaume Le Doyen, auteur des Annales et Chroniques du Pays et comté de Laval remarque que c'était un "moult beau lieu" qui voit le passage du roi Louis XI en 1472.